♦ ZEPPELIN & GAEL

Aucune journée à l’Isla Sorna ne se ressemblait. En même temps, comment ce pourrait-ce ? Il y avait des jours ou l’on se retrouvait nez à nez avec un dinosaure, et d’autre non. Tantôt un carnivore, tantôt un herbivore. Il n’empêche qu’il fallait être fou pour vivre sur cette île. Gael lui-même le reconnaissait. Mais il n’avait rien à perdre. Depuis sa dernière opération, il était convaincu que la tumeur allait, une nouvelle fois - il ne les comptait plus à présent - refaire son apparition, et cette fois-ci, serrait la bonne, la dernière quoi. Non, il ne voulait plus se battre, cela faisait trop longtemps maintenant qu’il l’avait déjà fait. Il était au bout du rouleau, comme on dit. Alors oui, il était venu sur cette île pour changer de vie, voir du paysage, mais surtout vivre une aventure que certains n’ont et n’auront sans doute jamais la chance de vivre. Gael avait à présent décidé qu’il allait profiter de chaque instant donné, et faire ce qu’il n’avait jusque là, jamais eu l’occasion d’accomplir. Être en contact avec des dinosaures n’était pas donné à tout le monde, alors, il s’estimait fier de ce fait accompli, même si le danger était bel et bien là. Cela dit, plus rien ne lui faisait peur à présent. Non, il avait eu assez peur durant son enfance que la maladie soit plus forte que lui. Depuis, il s’était fait à l’idée de mourir bientôt, et aujourd’hui, c’était une chose qui ne l’effrayait plus. Loin de là même puisqu’il était plus ou moins serein vis-à-vis de ce dessein. Tout le monde passerait par là un jour, ce n’était pas comme s’il était le seul. La seule chose qui l’effrayait encore, c’était de mourir en souffrant à cause de cette maladie. Au fond, c’était ce que tout être normalement constitué redoutait le plus dans la mort, non ? Bref. Gael exerçait donc une profession, si toute fois on pouvait appeler ça une réelle profession, on ne peux plus originale, et il était loin de s’ennuyer. Tantôt son but était de guider un dinosaures vers son enclos d’où il s’était échappé, tantôt il devait assurer la sécurité des personnes sur cette île. Il avait déjà sauvé quelques personnes, et avait bien failli laisser sa peau à un de ces fichus dino’ plus d’une fois, mais cela ne l’avait jamais arrêté, au contraire. Le jeune homme aimait ressentir l’adrénaline monter en lui. Si vous ne l’avez jamais ressentie auparavant, vous ne pouvez pas savoir de quoi je parle. Cette pulsion, bouffée, cette accélération soudaine de votre rythme cardiaque. Que cela faisait du bien de ressentir tout cela.

Aujourd’hui, Gael avait déjà bien travaillé. Il s’était occupé d’un stupide troupeau de tricératops, vous savez les genre de rhinocéros, et les avait guidé dans leur enclos, dont-ils étaient sortis par on ne sait quel moyen, une fois le grillage réparé. Il n’empêche que c’était vraiment dangereux comme travail. Après tout, même si ce dino’ là n’est pas carnivore, il reste en possession d’une corne assez impressionnante sur le crâne. Aussi dangereux d’un rhinocéros, en fait. Sauf que le tricératops est plus ou moins quelque chose comme son ancêtre. Bref. Gael se moquait totalement de savoir de quoi ces bestioles se nourrissaient, et quels étaient leurs descendants. Il faisait son boulot, et ça s’arrêtait là. Pas besoin de chercher plus loin, après tout, à quoi cela servirait-il donc ? À rien. Voilà tout. Pour combler le reste de sa journée, et aller se reposer un peu, il s’était donc dirigé vers le village de l’île, et plus particulièrement vers la bibliothèque. En général, elle était très peu fréquentée, et cela ne changeait presque jamais. Il ne devait y avoir aucun amateur de la littérature sur cette île. Que des gagas de dinosaures… Sans doute. Bref. Il venait ici pour plusieurs raisons. D’une part, parce qu’il adorait lire. Oui, à vrai dire, c’était l’un de ses passe temps, non, en fait, c’était bien plus. Une passion. Oui voilà. Puis, d’autre part, il y avait cette jeune et mystérieuse bibliothécaire qui l’intriguait. Elle dégageait un je ne sais quoi qui l’avait intrigué, qui le poussait d’ailleurs à revenir fréquemment. Cette part de mystère, et au fond de solitude, car oui, la bibliothèque n’était pas un lieu très fréquenté sur l’île, l’intriguait réellement. Plus il venait, plus il voulait lui parler, mais honnêtement, comment commencer la conversation ? Il y avait réfléchi un moment. Bon, elle n’allait pas le manger non plus. Après tout, il côtoyait pire au quotidien.. Cette foi-ci il allait lui parler. Oui, il allait le faire.

Entrant dans la bibliothèque, il alla directement dans un rayon bien précis. Oui, il ne passait pas des heures à chercher le livre qu’il allait emprunter cette fois-là, mais celui qui emprunterait la prochaine fois. C’était peut être bizarre… Mais il fonctionnait comme ça, en prévoyant toujours sa prochaine lecture. Parcourant les rayons les uns après les autres, cherchant sa prochaine lecture, Gael se demandait ce qu’il allait bien pouvoir lui dire. Déjà qu’une bibliothèque était un lieu de silence, ce n’était peut être pas une bonne idée, et il failli se résigner. Prochaine lecture trouvé. Ce serra L’île au trésor de Stevenson. Cette fois-ci, il allait emprunter l'étrange cas du Docteur Jeckyll et de Mr Hyde, du même auteur. Se dirigeant vers la jeune femme, le livre dans l’une de ses mains, et celui qu’il avait emprunté la fois dernière, et qu’il allait lui rendre aujourd‘hui, dans l’autre, quand un brouhaha se fit entendre. Une pile de livre venait de tomber, comme par magie. Ils n’avaient pas du être empilés correctement, et manquant d’équilibre, avec un simple coup de vent en passant devant, le tout avait du tomber. La jeune femme alla les ramasser, et dans machinalement, Gael alla l’aider à le faire. Elle posa son livre à terre, précautionneusement, et il ne pu s’empêcher de regarder ce qu’elle lisait. Notre Dame de Paris. Non, cela ne lui disait rien. Enfin de nom, mais il n’avait jamais lu le livre. S’agenouillant à ses côtés, il l’aida à ramasser les quelques ivres tombés, tout en lui souriant lorsqu’elle releva la tête. Ne pouvant s’empêcher de garder sa curiosité pour lui, il lui demanda alors :

GAEL ▬ Je connais ce livre de nom, et vaguement l’auteur. Me le conseillez-vous ? Demanda-t-il simplement en pointa du doigt le livre poser à terre.

♦ ZEPPELIN & GAEL

Gael avait toujours aimé lire. Depuis son plus jeune âge, il vouait aux livres une belle et tendre passion. Il avait toujours admiré les auteurs pour le temps passé devant leur bloc de papier, ou devant leur ordinateurs portables - de nos jours - à travailler les mots, cherchant lesquels étaient le plus appropriés à ce qu’ils voulaient dire, ce qu’ils voulaient transmettre. Retranscrire par écrit un monde, une histoire, des personnages, et surtout des émotions, des sentiments et des ressentis, n’était pas évident. En fait, Gael avait toujours trouvé la langue assez pauvre vis-à-vis de ce que l’on pouvait ressentir au fun fond de soi-même. Comment être le plus précis possible lorsque l’on arrive pas à expliquer, à décrire, avec de simples mots, ce que l’on éprouve ? C’était une tâche difficile, et c’était pour cela qu’il avait toujours admiré les auteurs. Ils avaient le courage de manipuler la langue, et, la plupart du temps, ils parvenaient à la transformer, à la retourner dans tout les sens pour se faire comprendre et dégager ce qu’ils voulaient, ce qui, à première vue, paraissait impossible. Le jeune homme avait toujours eu un livre en main, car, dès l’enfance, lorsque sa tumeur fut décelée - bien que déclarée plus tôt encore - il n’avait pu vivre normalement, n’étant «  pas comme les autres » et avait donc été tenu à l’écart, par ses parents. Ce qui l’avait alors aidé à monter la pente, à se battre sans jamais lâcher prise, c’était la lecture. L’amour des livres, et encore plus celui des mots. C’était en fait, grâce à eux qu’il avait tenu le choc. Pas besoin à l’époque, d’une foule d’amis, comme tout les gamins de son âge. Pas besoin de goûter d’anniversaire extraordinaire. Pas besoin de super console de jeux dernier cri. Non. Il lui fallait simplement un livre pour être heureux. Lorsqu’il n’avait pas le temps de lire, et que la journée était chargée, qu’il allait d’abord voir sa grand-mère, puis qu’il allait faire ceci ou cela, et que, même le soir, il ne pouvait pas se permettre de lire, ne serait-ce qu’une page, alors il disait qu’il avait passé une mauvaise journée. Son temps de lecture, c’était sacré. Quiconque osait lui en priver, en payerai les conséquences. Ses parents avaient, à l’époque, commencer à prendre l’habitude des petites crises que le petit garçon faisait lorsqu’il n’avait pas le temps de lire, et cela avait été, au début, plutôt marrant à voir en fait…

Aujourd’hui, Gael était allé à la bibliothèque du village, sur cette île remplie de bestioles préhistoriques sensées ne plus exister, pour voir cette mystérieuse jeune femme qui l’intriguait énormément, et pour rendre le dernier livre qu’il avait emprunté la dernière fois, et en prendre un nouveau, tout en repérant déjà sa prochaine lecture. Drôle de fonctionnement, n’est-ce pas ? C’était bien Gael ça. Il devait tout prévoir à l’avance. Lorsqu’il fut entré, il alla directement faire ses petites recherches, tout en l’observant lire de temps en temps entre les rayons. Elle avait un petit truc en plus, quelque chose qui le poussait vers elle, mais lui-même ne savait pas de quoi il s’agissait. Lorsqu’il avait voulu se diriger vers elle pour emprunté son nouveau livre et rendre l’autre, une pile de livre était tombée, et la jeune femme était allé la ramasser, ne se séparant pas pour autant du bouquin qu’elle lisait à ce moment. Machinalement, Gael était allé l’aider. Lorsqu’il avait vu le livre qu’elle lisait, il ne pu s’empêcher de lui demander si elle le lui conseillait, histoire d’engager la conversation, et de satisfaire sa curiosité quant aux lectures de cette jeune femme on ne peux plus énigmatique. Oui, il se demandait quel était son genre de lecture préféré. Quels livres la plongeait dans un autre monde ? Lesquels ne pouvait-elle pas s’empêcher de relire, sans cesse, même si elle connaissait le déroulement de l’intrigue et sa fin ? On disait que la curiosité était un vilain défaut, et c’est là que Gael s’en rendit compte. Il ne la connaissait pas, et ne pourrait pas le lui demander tout de suite. Il allait devoir prendre son mal en patience. La jeune femme lui répondit alors, commençant presque un monologue sur le livre en question, dont Gael ne perdit aucun mot. En fait, il n’avait jamais rencontré quelqu’un qui partageait cette passion avec lui, alors forcément, cela lui fit bizarre, mais en même temps, il était heureux de voir qu’il n’était pas un spécimen en voie d’extinction, comme l’étaient les dinosaures. Drôle de comparaison d’ailleurs… Lorsqu’elle eut finit, Gael sourit, une nouvelle fois.

GAEL ▬ Je comprends, ça me fait le même effet, d’autant plus quand je trouve quelqu’un avec qui je peux en parler. À croire qu’il y a de moins en moins de gens passionnés par la littérature. Pourtant, ils ne savent pas ce qu’ils ratent. Je vous remercie en tout cas de m’avoir donné votre avis. Je pense qu’il ferra partie de mes prochaines lectures.

Oui, il avait aimé l’entendre parler du livre, et de son auteur. C’était presque nouveaux pour lui de parler avec quelqu’un qui partage se passion. En effet, il n’y avait que très peu de personnes dans son entourage qui avaient ce même amour pour la littérature. Lorsqu’il était venu, plusieurs fois, ici, il n’avait jamais parlé à cette jeune femme. Non, il s’était contenté de lui sourire, simplement. Au début, bien trop occupé à se plonger dors et déjà dans le livre qu’il empruntait. Puis, il l’avait regardé, un jour, sans trop savoir pourquoi, et au fond, il avait senti qu’il se devait de lui parler. Allez savoir pourquoi, ou comment. Nash était content d’avoir osé le faire. Oui, car depuis sa plus jeune enfance, il ne cherchait pas à aller vers les autres. C’étaient les autres qui venaient vers lui, ou rien. Cela avait toujours été comme ça, et cela le serrait sans doute encore pour longtemps. Cela dit, c’était une sorte de pas franchi. Il se sentait mieux maintenant, oui. Puis, il réalisa qu’il ne s’était même pas présenté. Ramassant les quelques derniers livres qu’il restait, se levant et en les empilant de façon à ce qu’ils ne retombent pas, il se tourna alors vers elle, tout en lui souriant, une nouvelle fois, et se présenta finalement.

GAEL ▬ Excusez-moi, j’en ai oublié les bonnes manières. Gael McFear. Mais mes amis m’appellent Nash, même si je déteste ça. À vous de voir lequel vous préférez, je crois même que Nash passerait beaucoup mieux venant de vous, dit-il en plaisantant.

Bizarrement, même s’il ne la connaissait pas encore, Gael appréciait dors et déjà cette jeune femme, bien que plus jeune que lui de quelques années. Nul doute qu’il reviendrait encore plus souvent lui rendre une petite visite maintenant.

♦ ZEPPELIN & GAEL

Les parents du jeune homme n’avaient jamais voué un passion comme celle qu’il entretenait lui-même avec la lecture. Non, jamais. Au contraire, son père avait même essayé de l’éloigner de ce monde imaginaire et rocambolesque. Cela n’avait pourtant pas marché. En fait, Gael était tout simplement incapable de se passer de lecture, au plus grand désarroi de son père, aujourd’hui plus de ce monde. Il y avait bien eu une période ou le jeune homme avait cessé de lire. C’était après l’accident de voiture, lorsque son père décéda. «  mort sur le coup » avaient-ils dit. Mais lui, avait survécu. Pendant un moment, Gael n’avait plus lu un seul livre, lors de sa période de dépression. Il pensait trop à son père, et se demandait pourquoi il était encore là, lui. Comme si le destin ne s’était pas assez acharné sur lui avec cette stupide tumeur qui revenait sans arrêt… C’était la seule fois ou il avait arrêté de lire pendant une courte période d’ailleurs. Juste le temps de se rendre compte que c’était stupide, et que ça lui manquait trop. Oui, au début, il s’était dit qu’il allait exaucé la volonté de son père, à savoir qu’il ne touche plus à un seul livre. Mais, petit à petit, il s’est finalement rendu compte de la stupidité de la chose, et a reprit avec une passion plus débordante que jamais, ses lectures endiablées. Après ce moment, il n’avait jamais quitté ce monde qui lui plaisait tant. Non, même pas lorsqu’il avait rencontré Magdalena, bien au contraire. Elle aussi avait partagé cette passion, et ensemble, ils avaient été heureux. Il n’avait pas non plus arrêté lorsqu’elle était décédée, elle aussi, même s’il failli le faire, se rendant compte que tout tombait en miettes. Mais c’était du passé. Qui aurait cru que sur cette île on pourrait trouver une bibliothèque hein ? Pas lui en tout cas. Pourtant, lorsqu’il l’avait découvert, ses yeux étaient devenus tout pétillants de joie, et d’admiration presque. Depuis, il venait régulièrement emprunter des livres, qu’il dévorait lorsqu’il n’était pas trop occupé à essayer de ne pas se faire dévorer lui-même par un dinosaures. En y repensant, son travail et sa vie actuelle pourraient sans l’ombre d’un doute faire un bon roman d’aventure, vous ne croyez pas ? Après tout, sa vie ne manquait pas d’action. Chasser les dinosaures étaient on ne peux plus rare. Rajouter dans ce roman une petite histoire d’amour par-là avec ses complications et ses réconciliations, et vous obtiendrez sans doute la clé du succès.

Il était donc allé à la bibliothèque aujourd’hui pour emprunter un nouveau livre et rendre le dernier qu’il avait lu, sans penser un seul instant qu’aujourd’hui, il franchirait le pas. Oui, aujourd’hui, il avait abordé à la bibliothécaire lorsqu’une pile de livres été tombée, alors qu’il s’apprêtait à aller vers lui pour emprunter son nouveau livre. Il l’avait machinalement aidé à ramasser les quelques livres, et la conversation était venues d’un seul coup, sans même avoir besoin de réfléchir à ce qu’il pourrait bien lui dire. En effet, il avait vu le livre qu’elle lisait, posé délicatement à côté d’elle pendant qu’elle ramassait, et il n’avait pu s’empêcher de lui demander de quoi parlait le livre, quelle histoire racontait-il. La jeune femme lui avait donc répondu, se laissant un peu aller. Apparemment elle devait adorer le livre, et l’auteur puisque nul doute qu’elle aurait été capable de lui faire un résumé complet de la vie de cet auteur. Même si elle s’était presque lancée dans un monologue, Gael avait aimé l’écouter attentivement, car ils partageaient la même passion, et cela lui avait fait du bien de découvrir l’intérêt de cette jeune femme pour la lecture. Il le lui avait d’ailleurs dis. Par la suite, il était quelque peu redescendu sur terre, se rendant alors compte qu’il en avait oublié les bonnes manières, et qu’il ne s’était pas encore présenté ; chose à laquelle il ne tarda pas de remédier. Elle se présenta également, lui disant qu’elle s’appelait Zeppelin Thamners. Gael sourit, sans vraiment s’en rendre compte. À présent, il allait enfin pouvoir mettre un prénom sur ce visage qu’il appréciait déjà beaucoup, et qu’il voyait régulièrement. Zeppelin.

GAEL ▬ Enchanté également, Zeppelin. C’est un joli prénom. Oh, je vous en prie, pour les livres. Ce n’était rien. Vraiment. Mais dites-moi, et pardonnez ma curiosité, mais depuis combien de temps vous occupez-vous de cette bibliothèque ?

Cela avait été plus fort que lui. Il s’était posé la question, et sans qu’il s’en rende vraiment compte, les mots étaient sortis de sa bouche. Zeppelin paraissait plus jeune que lui, et il se demandait également quel âge elle pouvait bien avoir, même si cela ne mettrait sans aucun doute nullement en danger leur amitié naissante quant à leur passion commune, qui, après tout, n’avait pas d’âge pour être partagée.

♦ ZEPPELIN & GAEL

Ce qu’il y a de bien dans les livres, c’est que notre imagination a de quoi se développer. Même si l’histoire est imposée, à la fin du livre, vous pouvez toujours vous imaginez une petite suite si l’envie vous en prends. Puis, vous vous mettez à la place de ses personnages, que vous enviez du plus profond de votre cœur. C’est ainsi que le jeune homme, lorsqu’il fut enfant, se retrouva tantôt astronaute, tantôt vampire, passant également pas un simple chauffagiste, ou un riche avocat. En fin de compte, il avait eu pas mal de vies, grâce à ces livres. Mais celle qu’il avait en ce moment, il ne l’avait jamais vécue à travers une livre, du moins, pas à sa connaissance. Peut-être parce que les dinosaures ne l’avait jamais vraiment attiré. Non il n’était pas fanatique de l’histoire de la terre, de son passé. L’histoire avait d’ailleurs été la matière qu’il avait le plus détesté ! C’était d’un pénible d’apprendre qu’il y a X années, Mr Y a fait la guerre avec Mr Z pour obtenir les terres de celui-ci, et bla bla bla.. Alors savoir que les dinosaures habitaient ici avant la race humaine, et que ce dino’ là, qui ressemble à un rhinocéros, s’appelle en fait un machin truc muche, c’était tout simplement inutile, et barbant. Selon lui, hein. C’était comme ceux qui apprenaient par cœur la Bible, ou presque, il ne les comprenaient pas. L’histoire d’Adam & Eve, au commencement, la suite des évènements qui font que.. Pour lui, le passé restait le passé, point à la ligne. Les seules histoires qu’il avait aimé, et qu’il aimait encore, c’était celles que les livres racontaient. Là, tout pouvait arriver, à n’importe quel moment, et à n’importe qui, mais quoi qu’il se passe, c’était toujours vous le héros du livre. Un jour, lorsqu’il avait environ une dizaine d’années, le petit garçon avait lu un livre qui racontait l’histoire d’un chef cuisiner. Le soir, lorsque le diner arriva, il s’empressa de dévaler les escaliers, et dit à sa mère «  Allez hop hop hop ! Un steak tartare par-là ! Mais dépêchez-vous ! Ne gaspillez rien ! » et celle-ci l’avait regardé d’un air étrange, puis il avait continué par un «  On dit Chef oui chef, et on s’exécute ! ». Il ne manquait plus que la toque sur la tête, et il était vraiment chef cuisiner. Sa mère avait rit aux éclat ce soir-là.

Les mots utilisés, assemblés d’une certaine façon, arrivent toujours à vous faire changer d’univers, qu’il soit meilleur ou non que celui dans lequel nous vivons maintenant. N’avez jamais rêver de changer d’air ? Les livres sont là pour ça ! Gael avait du en dévorer pas mal depuis le temps qu’il avait commencé, il n’avait jamais été capable de s’arrêter vraiment. Passant par des livres bateaux pour enfants, à de la littérature plus recherchée, au fil des années, et plus classique aussi, sans oublier les romans dit «  à la mode » comme l’univers fantastique, avec ses vampires, ses anges, et tout le tralala qu’on pouvait inventer. Au début, il avait même été récalcitrant face à ce genre de livres, mais au final, il avait apprécié le fantastique, puisqu’il avait vraiment découvert un autre univers. Bien sûr, il préférait les bons vieux classiques, comme les livres de Jane Austen, femme qu’il admirait d’ailleurs, ou les sœurs Brontë. À l’époque, les femmes n’écrivaient pas tant que cela quand on y pense, et c’était bien dommage, car elles savaient parfois manier les mots avec plus de douceur et de dextérité que les hommes. Et non, Gael était loin d’être macho, ou sexiste, bien au contraire, il respectait les femmes, et ne pensait en aucun cas qu’elles étaient le « sexe faible » … Chose assez rare pour un homme je vous l’accorde, mais pas impossible non plus ! Bref ! Il avait été intrigué par Zeppelin, qui de part son prénom «  original » l’intriguait encore plus. Il lui avait demandé depuis combien de temps elle travaillait ici, lui paraissant un peu jeune. Faut dire que de nos jours, très peu de jeunes gens lisent, alors qu’avec l’âge, on apprends à aimer les mots, et on enrichit sa culture générale tout en passant un bon moment en lisant un livre. Quelques mois, lui avait elle répondu avant qu’il ne hoche la tête après avoir entendu la réponse en question. Puis, se fut à elle de lui demander depuis combien de temps il était là. Honnêtement ? Il n’en savait rien. Il avait perdu la notion du temps ici, et ce n’était pas rare qu’il vienne à la bibliothèque un dimanche d’ailleurs… Puis, les jours se ressemblaient assez. Métro boulot dodo, ou presque. Sauf qu’ici, le boulot, c’était de chasser des dino’ à longueur de temps, ou de sauver de temps en temps quelques personnes égarées, effrayées, poursuivies, et j’en passe.

GAEL ▬ J’ai perdu la notion du temps ici. Assez pour connaitre les moindres recoins de l’île, en tout cas, puis vu mon boulot, vaudrait mieux d‘ailleurs. Mais j’imagine que cela ne vous réponds en rien…